Camus philosophe: l'enfant et la mort
" Allez donc chercher deux sous de sel chez Camus ", dit madame Octave à Françoise (Du Côté de chez Swann). Je propose ici, me souvenant d'une chansonnette que me chantait mon arrière-grand-mère (" cinq sous ! cinq sous ! pour monter notre ménage... "), cinq sous de sel (tant pis si le lecteur préfère les " écus " hollandais de La Chute) et un vieux billet dont je vous fiche mon billet qu'il est encore négociable quand ne le sont plus depuis belle lurette les liasses de fafiots qui coulaient à flot des poches des colons Moralès ou Binguès (La Mort heureuse) ; et si sa valeur ne peut approcher celle de la petite pièce de monnaie emportée de Tipasa (L'Eté), qui est du pur Camus titré au plus haut, il devrait permettre tout de même, ce billet, de rapporter de chez Camus quelque chose comme cent sous de sel, et, il se peut, du meilleur sel. Le billet, ce sont environ cinquante pages extraites de mon Camus philosophe, mis sur le marché en mai 68 et de ce fait sitôt mis aux oubliettes. Les cinq sous, ce sont cinq textes de circonstance, concrétions de colloques réels ou pour l'un d'eux virtuel : " l'enfant et la limite de l'iniquité ", " redevenir enfant ? ", " Les Iles ou le ni-île-isme ", " Camus chrétien ? ", " La mort noire de La Peste, la mort gaie du Hussard sur le toit ". Les appareillent une signature et une écriture.