Les vampires à la fin de la guerre d'Algérie, mythe ou réalité?
Les derniers mois de la guerre d’Algérie sont marqués par un chaos provoqué par les attentats des irréductibles de l’Algérie française de l’OAS et les représailles du FLN. À partir d’avril 1962, on assiste à des enlèvements d’Européens aux périphéries d’Alger et d’Oran par des groupes informels du FLN. Plus de 630 civils et militaires sont enlevés dans les quatre mois qui séparent le cessez-le-feu de l’indépendance. Le sort de ces disparus n’a jamais été élucidé par les autorités algériennes, tandis que les corps n’ont jamais été restitués aux familles.
Alors que les hypothèses penchaient jusqu’à maintenant pour des crimes crapuleux, des arrestations de militants supposés de l’OAS ou des vengeances du FLN, Gregor Mathias, après huit années de recherche, lève le voile sur une réalité méconnue : derrière ces enlèvements se cachait la pratique des prélèvements sanguins forcés.
Une étude historique inédite, qui fait la synthèse des informations sur ces enlèvements et présente l’ensemble des documents militaires français, d’études algériennes et des archives du CICR de Genève qu’il confronte à des témoignages écrits et oraux de rescapés de ces pratiques, et qui explique les raisons qui ont poussé le FLN à recourir à cette pratique barbare.