Les maux pour le dire
Un petit livre pour un grand combat
Agacé de constater que la langue française est quotidiennement malmenée, et en particulier par ceux-là mêmes qui la véhiculent le plus en s’exprimant à la radio et à la télévision, c’est sous le pseudonyme de Cicéron que Maurice Calmein a écrit chaque semaine pendant deux ans, dans l’hebdomadaire régional Voix du Midi lauragais, un billet dénonçant ces dérives du langage. Les Editions Atlantis ont souhaité publier une sélection de 90 de ces billets incisifs et pleins d’humour qui s’en prennent tout particulièrement à la multiplication des anglicismes dans le langage des médias et de l’entreprise ainsi qu’à une certaine pédanterie.
« Si l’on n’y prend garde, précise-t-il, le français ne sera bientôt plus qu’une langue morte » et il nous rappelle que bien des étrangers s’inquiètent aussi de ce déclin de la langue de Molière, parfois plus que les Français eux-mêmes. C’est d’ailleurs à leur intention qu’ont été ajoutées à la fin du livre quelques explications sur des expressions familières qu’ils pourraient ne pas connaître. Et ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un éditeur allemand qui a pris l’initiative de publier ce livre.
Il semble, hélas, bien loin le temps ou le français faillit devenir la langue internationale puis la langue de l’Europe. Mais, estime Maurice Calmein, il ne faut pas baisser les bras. Il faut se battre pour défendre cette belle langue car c’est un devoir que de transmettre aux générations futures ce que nous avons nous-même reçu. Et l’on appréciera à cet égard la photo de couverture présentant un bambin coiffé d’u béret et tenant en main une baguette de pain, ces deux attributs symboliques mondialement connus de l’identité française.
Un ouvrage agréable à lire, sans forcément respecter l’ordre de la pagination, et qui constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.
« Les maux pour le dire », de M. Calmein, 186 pages, Ed. Atlantis, oct. 2012, 12 €.